Information détaillée concernant le cours

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Titre

La parole du sociologue dans la Cité

Dates

3 novembre 2017

Organisateur(s)/trice(s)

Ph. Gonzalez et L. Kaufmann (UNIL)

Coordination: Comité du Programme doctoral romand en sociologie

Intervenant-e-s

Ph. Balsiger (UNINE), D. Billotte (CUSO), F. Bühlmann (UNIL), A. Chevalier (journaliste, Triangle Azur), F. Gauthier (UNIFR), O. Glassey (UNIL), Ph. Gonzalez (UNIL), C. Hummel (UNIGE), A. Kaufmann (Interface sciences-société), L. Kaufmann (UNIL), V. Marty, (journaliste, RSR), M. Meyer (UNIGE), M. Roca I Escoda (UNIL), O. Söderström (UNINE), I. Théry (EHESS), N. Tavaglione

 

 

Description

Destinée aux doctorant-e-s mais aussi aux chercheur-e-s et enseignant-e-s en sciences sociales, « La parole du sociologue dans la cité » est une journée de réflexion sur les différents formats de la prise de parole du/de la sociologue et les contraintes que ces formats doivent satisfaire pour être recevables dans une arène publique, qu'elle soit scientifique, médiatique, étatique, juridique, ou associative. Ces arènes délimitent l'éventail des positions tenables et des paroles dicibles par le/la sociologue et lui imposent différentes contraintes de « publicité ». Plutôt que déplorer, avec un regard critique externe et a priori, ces différents types de contraintes, cette journée se propose de les appréhender comme de véritables objets d'analyse sociologique. Comment inscrire la parole experte dans des circuits de communication sursaturés d'informations qui font de l'attention un bien rare et donc un enjeu de lutte, sans renoncer pour autant à interpeller la « faculté de juger » potentielle du public ? Comment l'expertise du/de la sociologue est-elle audible dans des lieux où le droit à l'ignorance tend à être ressaisi comme un droit démocratique et le savoir décrié comme un instrument au service de la domination sociale et de « l'establishment » ? En encourageant des retours réflexifs sur ces questions, cette journée de discussion se propose de procéder à une critique endogène des dispositifs énonciatifs, basée sur leur (in)capacité à accueillir le point de vue compréhensif du/de la sociologue, encore récemment accusé de sombrer dans un « sociologisme des excuses » qui ferait fi de toute responsabilité individuelle (partie III). Elle se penchera en particulier sur les engagements, volontaires ou involontaires, que les médias, les associations militantes ou les autorités institutionnelles tissent avec le/la sociologue qui s'aventure sur leur territoire (partie II).

Réfléchir à la parole publique du/de la sociologue implique de réfléchir à sa parole dans l'espace public. Or, l'espace public est moins un espace uniforme et univoque aux traits structurels stables qu'une relation de communication qui se caractérise par la « possibilité d'une réponse ». Quelles sont, dès lors, les possibilités de réponse, épistémiques et pratiques, que le/la sociologue offre aux personnes dont il parle et qu'il transforme, bon an mal an, en « objets » de son discours ? A une époque où la hiérarchisation des flux informationnels tend à faire défaut, à une époque où les mesures bureaucratiques et le positivisme empirique risquent également d'inhiber la recherche, il semble plus urgent que jamais de rappeler, avec Wright Mills, le rôle essentiel de « l'imagination sociologique » : celui de transformer l'indifférence apathique ou l'inquiétude sourde qui se répand dans les espaces publics contemporains en prise de conscience des enjeux collectifs. Comment concilier l'hyperspécialisation qui est actuellement favorisée dans le champ scientifique avec la montée en généralité critique et le procès de démystification qui sont au cœur de la posture sociologique ? Comment distinguer une sociologie appliquée, réduite au rôle « organique » de consultant des politiques publiques, de la « sociologie publique » qui vise tout à la fois à dialoguer et à s'adapter avec les différents publics concernés par les enjeux qu'elle soulève et à constituer un public au sens d'un collectif potentiellement politique ? (partie I)

Une partie importante de cette journée sera consacrée, avec l'aide précieux d'Irène Théry, aux diverses possibilités d'intervention du/de la sociologue dans la cité. Le documentaire-fiction « La sociologue et l'ourson », qui sera projeté au cours de la journée, est intéressant à un double titre. D'une part, il constitue un format inédit de réflexion sur la parole publique et ses conséquences, y compris juridiques et politiques ; d'autre part, il offre un retour réflexif sur la figure et le rôle de l'intellectuel.le en démocratie (partie IV). Une table ronde conclusive permettra à deux grands types d'incarnation de cette figure de l'intellectuel, celui du journaliste et celui du sociologue, de dialoguer (partie V).

 

Lieu

Université de Lausanne, Anthropos Café

Plan

Plan

Information

Programme de la journée

 

Partie I. Introductions

9h-9h15 Accueil des participant-e-s

9h15-9h30 P.Gonzalez (Unil) & L.Kaufmann (Unil) «Introduction : jeux et enjeux de la parole publique »

9h30-10h F.Gauthier (UniFr) «Le/la sociologue entre éthique de la conviction et éthique de la responsabilité»

10h-10h15 Pause café

 

Partie II : S'engager, être engagé : le sociologue face au «devoir de cité»

10h15-11h Le/la sociologue en prise avec les institutions: O.Glassey (sociologue, Unil), M.Meyer (sociologue), discutant F.Bühlman (sociologue, Unil)

11h-11h45 Le/la sociologue en prise avec les médias: P.Gonzalez (sociologue, Unil), N.Tavaglione (philosophe), discutant C.Hummel (sociologue, UniGe)

11h45-12h30 Le/la sociologue en prise avec les engagements citoyens : O.Söderström (géographe), M.Roca Escoda (sociologue) discutant P.Balsinger (sociologue, UniNe)

12h30-14h Repas

 

Partie III : Retours réflexifs sur les dispositifs énonciatifs

14h-15h30 : D. Billotte (CUSO) (à confirmer) « Exigences, attentes et conséquences du concours La thèse en 180 secondes », N. Tavaglione (philosophe) « La chronique : une des maladies chroniques de la prise de parole publique ? », P.Gonzalez (sociologue, Unil) « Sociopublique : à la croisée du journalisme et de la sociologie »

15h30-16h Pause café

 

16h-20h30 Rencontres avec Irène Théry

 

Partie IV : Intervenir dans l'espace public

16h-18h Projection du documentaire-fiction E.Chaillou et M.Théry (réalis.), 2016, « La sociologue et l'ourson »,

17h30-18h Irène Théry (EHESS, Paris) « L'engagement sociologique »

18h-18h30 Apéritif dînatoire

 

PARTIE V. Table ronde « Les différentes contraintes de la parole publique »

18h30h-20h Modérateur : P.Gonzalez (sociologue), Participant-e-s : N.Tavaglione (philosophe), A.Kaufmann (sociologue, directeur Interface sciences-société), I.Théry (sociologue), A.Chevalier (journaliste, Triangle Azur) (à confirmer), V.Marty (journaliste RSR) (à confirmer).

 

Places

25

Délai d'inscription 03.11.2017
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