Les sociologies thématiques à l’épreuve de la sociologie générale

10 au 12 mai 2017

K. Toffel (Haute Ecole Santé Vaud), D. Pichonnaz (Haute Ecole Santé Vaud, UNIL), Ph. Longchamp (Haute Ecole Santé Vaud)

M. Darmon (CNRS, CSE, EHESS-Lille), L. Mathieu (CNRS, Centre Max Weber, ENS Lyon), L. Riom (UNIGE), R. Felli (IEHPI, SSP, UNIL), R. Pudal (CNRS, Université de Picardie Jules Verne), M. Felder (UNIGE)

S'il est un point commun aux auteurs dits «classiques» de la sociologie, c'est que l'étude d'une thématique
spécifique (le suicide chez Durkheim, l'éthique protestante chez Weber, les styles de vie chez Bourdieu, le
quotidien d'un asile psychiatrique chez Goffman) ne constituait jamais pour eux qu'un détour leur permettant
d'interroger des processus sociaux généraux (respectivement la cohésion sociale, la sécularisation, les rapports
de domination et les effets socialisateurs d'une institution totale). Force est de constater que la segmentation de
la discipline en une multitude de spécialisations a porté atteinte à cette perspective de montée en généralité.
Depuis les années 1970, on a ainsi vu fleurir de multiples sociologies: sociologie des professions, sociologie de
l'art, sociologie de la santé, etc., qui ne communiquent que peu entre elles et qui demeurent le plus souvent
attachées à décrire des phénomènes d'une sphère d'activité particulière en omettant de les réinscrire dans un
projet plus général de description du monde social. Or, ce mouvement de segmentation porte en lui non
seulement le risque de cloisonnement des objets, mais aussi celui d'un pointillisme analytique. C'est en nous
inscrivant dans une tradition de pensée ayant pour projet une connaissance transversale des phénomènes
sociaux qui, s'ils sont révélés par des études de cas spécifiques, ne s'y arrêtent pas, que nous proposons dans ce
séminaire de réfléchir aux conditions de possibilité d'une sociologie générale. Nous privilégierons deux entrées:
d'une part, nous inviterons des sociologues qui, bien qu'ayant travaillé la majeur partie de leur carrière sur une
même thématique, n'ont jamais perdu de vue les questions générales et fondatrices de la discipline; d'autre part,
nous inviterons des sociologues dont l'apparente diversité des thématiques étudiées recouvre en réalité une
interrogation cohérente et générale sur le monde social. Ce séminaire sera ainsi l'occasion de mener une
réflexion –épistémologique aussi bien que politique– quant aux conditions de possibilité d'une sociologie
générale dont le regard soit au fondement de l'objet plutôt que l'inverse.

Hôtel Restaurant du Cygne, Vallée de Joux

 Mercredi 10

14h00-15h00: Introduction au séjour - P. Longchamp, D. Pichonnaz & K. Toffel

15h15-16h45: Intervention n° 1 - Muriel Darmon (CNRS, CSE, EHESS)

"Une sociologie du cerveau est-elle possible? Le cas des Accidents Vasculaires Cérébraux"

19h00: Repas

Jeudi 11

9h30-11h00: Intervention n° 2 - Lilian Mathieu (CNRS, Centre Max Weber, ENS Lyon)

"Penser la différenciation sociale à partir de la sociologie de la déviance et de la sociologie des mobilisations"

11h15-12h15: Intervention n° 3 - Loïc Riom (Dpt de Sociologie, UNIGE)

"Identités collectives, mondes de l'art et circulation de sons. La globalisation à l'épreuve de l'indie rock"

12h30: Repas

14h00-15h30: Intervention n° 4 - Romain Felli (IEPHI, SSP, UNIL)

"Titre à préciser"

15h45-16h45: Ateliers en sous-groupes

17h00-18h00: Restitution des ateliers

18h30-20h00: Visite du musée du Vacherin

20h30: Repas

Vendredi 12

9h00-10h30: Intervention n° 5 - Romain Pudal (CNRS, Université de Picardie Jules Verne)

"Comment articuler travail ethnographique et questionnements généraux?"

10h45-11h45: Intervention n° 6 - Maxime Felder (Dpt de Sociologie, UNIGE)

"Penser les liens sociaux à partir de l'étude des relations de voisinage"

11h45-12h30: Conclusion du séminaire - P. Longchamp, D. Pichonnaz & K. Toffel

12h45: Repas

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