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Titre

Quelle place pour la variation sociolinguistique dans les données récoltées empiriquement?

Dates

12 septembre 2022

Organisateur(s)/trice(s)

Prof. Dr. Sandrine Zufferey, Institut de langue et de littérature françaises, Université de Berne.

Dr. Jérôme Jacquin, Section des sciences du langage et de l'information, Université de Lausanne.

Intervenant-e-s

Prof. Jean-Pierre Chevrot, Université Grenoble-Alpes

Prof. Jean-Marc Dewaele, University of London

Description

La pragmatique et plus généralement la linguistique se trouvent aujourd'hui exposées à un déferlement de données empiriques. D'un côté, l'enregistrement d'interactions naturelles, écologiques, sur le terrain est devenu pratique courante, pour aller au-delà de l'analyse d'exemples inventés ou décontextualisés ; de l'autre, différents dispositifs expérimentaux se développent massivement en pragmatique, pour questionner certaines évidences en suivant des protocoles formalisés et systématiques. Malgré ces avancées, la question de la représentativité sociolinguistique des données empiriquement récoltées semble rester en grande partie ouverte : face à cette multiplication et cette hybridation des données, comment donner une juste place à la variation ? Comment trouver un équilibre entre l'homogénéité des profils ou des catégories autorisant des généralisations, et l'hétérogénéité constitutive du social ? Comment s'assurer que certaines catégories socio-économiques ne soient pas surreprésentées dans les données, ou que d'autres soient simplement occultées et finalement victimes d'une surgénéralisation ? Alors que ces questions préoccupent la sociolinguistique depuis son émergence en tant que discipline dans les années 1960, elles restent encore peu explorées et considérées en pragmatique, qu'elle soit d'orientation cognitive et/ou interactionnelle. En effet, les données de corpus, y compris dans le domaine de l'acquisition du langage, portent principalement sur des catégories socioéconomiques élevées. Les données expérimentales regroupent pour leur part avant tout des données de personnes jeunes et hautement qualifiées, notamment des étudiant-e-s.

Lors de cette journée doctorale, les participantes et participants auront l'occasion d'entendre et de bénéficier de l'expérience de deux sociolinguistes travaillant sur la variation interindividuelle dans l'usage situé du langage.

Jean-Pierre Chevrot, professeur de linguistique à l'Université Grenoble-Alpes, a initié en collaboration avec Aurélie Nardy et des informaticiens de l'équipe Dynamic Networks (ENS Lyon), la collecte et le traitement de données massives pour l'étude d'enjeux acquisitionnels et sociolinguistiques; il a notamment été un des principaux instigateurs du projet ANR DyLNet (Dynamiques langagières, apprentissages linguistiques et sociabilité à l'école maternelle, coordonné par Aurélie Nardy), qui a impliqué, durant 3 ans, le suivi d'environ 350 enfants d'une école maternelle et des 64 adultes de l'équipe pédagogique, grâce à des boîtiers individuels incluant des microphones associés à des capteurs de proximité permettant de reconstituer les réseaux d'interactions.

Jean-Marc Dewaele, professeur de linguistique appliquée à la Birkbeck, University of London, est un spécialiste de pragmatique sociolinguistique intéressé par les contextes multilingues et acquisitionnels ; il s'est notamment penché sur l'expression des émotions, comparée au travers de questionnaires envoyés massivement dans des contextes sociolinguistiques très divers, de manière à distinguer les aspects personnels des aspects sociaux ou institutionnels.

Lieu

Université de Lausanne

Information
Places

16

Délai d'inscription 05.09.2022
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